30 mars au 11 avril : Cuba – Partie I

Cinq jours de mer nous attendent entre Luperón en République Dominicaine et Cienfuegos, notre premier arrêt à Cuba. La fenêtre météo est un peu musclée avec plus de 30 noeuds de vent dans le canal entre Haïti et Cuba. Je ne fais pas la fière mais le capitaine n’est pas très en forme non plus. Les deux derniers jours sont beaucoup plus calmes mais nous sommes tout de même contents d’arriver !

Nous découvrons donc la marina de Cienfuegos le 3 avril : les formalités administratives sont un peu lourdes mais les agents de douanes et d’immigration très sympathiques. Après une bonne nuit de sommeil, nous nous attaquons de nouveau aux quelques réparations nécessaires sur AuriJin.

Vendredi, après une nouvelle conférence avec les 4èmes d’un collège bordelais afin de discuter Mers, Océans et Mondialisation, nous prenons le chemin de la ville pour une après-midi découverte de Cienfuegos, la perle du Sud. Cette ville est assez peu touristique d’après ce que nous avons pu lire et nous avons donc un bon aperçu de la « vraie » vie des Cubains. Les rues sont propres et larges, les images d’Ernesto Che Guevara et de Fidel Castro présentes à chaque carrefour ou presque. Si certains commerces proposent nourriture ou produits d’entretien, une grande partie des Cubains fait la queue devant de petits magasins pour obtenir l’avitaillement disponible à partir de ce que nous pensons être des sortes de tickets de rationnement. Sur la route, les touktouk électriques côtoient des charrettes tirés par de fins chevaux… qui jouent très clairement le rôle de bus. Sans oublier les magnifiques voitures des années 50 ou 60, si bien entretenues ou rénovées qu’elles semblent neuves.

En fin de journée, nous visitons le musée naval, ancien fort et place de commémoration de la révolution du 5 septembre 1957 qui a abouti à la mise en place du régime communiste actuel. L’occasion d’en apprendre plus sur l’histoire récente de Cuba et du régime actuel… mais aussi sur les pénuries de médicaments et de certains aliments que subit la population cubaine.

Samedi, c’est jour de marché ou plutôt de feria. L’une des grandes rues est bloquée et remplie d’agriculteurs vendant tomates, concombres, ananas, viande de porc, pains et autres mets de street food. L’occasion de faire quelques emplettes !

Pour la première fois du voyage, étant donné la taille de l’île, nous allons laisser AuriJin quelques jours pour prendre un logement à terre et ainsi découvrir pleinement Cuba. Dimanche direction Trinidad.

Trinidad est l’une des plus anciennes villes de Cuba et est aussi plus touristique. Le taxi collectif qui nous y amène met environ 1h30 pour parcourir le trajet depuis Cienfuegos… trajet un peu plus long que d’habitude car la voiture est obligée de ralentir : la route est envahie par de gros crabes oranges qui migrent depuis le bord de mer vers la forêt ! Un spectacle original !

Sur place, nous découvrons notre « casa particular », logement privé très agréable, et nos hôtes très accueillants. Nous profitons ensuite de l’après-midi pour découvrir la ville. Les rues pavées et les maisons colorées de style colonial offrent un très joli décor.

Lundi, nous partons avec un guide de Cubatur pour la Valle de los Ingenios. Nous voulions absolument faire cette visite guidée pour en apprendre plus sur l’histoire de Cuba… mais pas facile de faire un choix entre l’agence du gouvernement (chère… et pour laquelle notre agent part directement dans la poche du gouvernement et pas dans celle des Cubains) ou un guide trouvé dans la rue (ils sont nombreux, mais impossible de savoir si nous aurons un vrai guide ou un chauffeur de taxi). L’idéal, je pense, est de faire appel à quelqu’un recommandé sur les multiples réseaux sociaux (Whatsapp, Facebook et compagnie) mais nous n’avions pas anticipé suffisamment. Finalement, Cubatur s’est avéré une assez bonne solution et notre guide vraiment très sympa.

Nous découvrons donc la vallée proche de Trinidad, où subsistent les ruines des exploitations sucrières qui ont fait la richesse du pays et le malheur de près de 11000 esclaves. L’esclavage, justement, y est abordé sans tabou notamment dans les différents postes de travail, les logements cachés à la vue du public, etc. Cette vallée figée dans le temps donne ainsi un aperçu de l’Histoire que nous n’avions pas pu aborder jusque là dans les Antilles.

Nous profitons également de la vue offerte par les tours qui servaient autrefois à surveiller le travail dans les champs et à rythmer la journée au son de lourdes cloches. Notre guide nous raccompagne à Trinidad, après un dernier arrêt dans un atelier de céramique traditionnel. Nous passons une seconde nuit reposante dans un vrai lit avant de reprendre un taxi collectif pour retrouver Cienfuegos et AuriJin.

Après quelques achats de miel et de rhum local, sans oublier les fruits et légumes, nous quittons Cienfuegos le 11 avril pour de nouvelles étapes dans une mer turquoise.

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